Docteur Blandine RUHIN

Vieillissement osseux, ostéoporose, fragilisation de l’os
Précautions à prendre par rapport aux médicaments de renforcement du squelette (antirésorbeurs osseux)

Quelques illustrations

Ce que vous devez savoir

L’augmentation de la durée de vie expose naturellement à un vieillissement du squelette et des mâchoires, se traduisant par une ostéoporose, de modérée à sévère et un déchaussement dentaire par fragilisation de l’os alvéolaire maxillaire et mandibulaire.
Certaines pathologies osseuses bénignes ou malignes peuvent aussi conduire à la fragilisation des os du squelette : maladie des os (dysplasie fibreuse, ostéomyélite, maladie rare..), maladie de la moelle osseuse (myélome), cancer envahissant l’os, métastases...

Dans ces deux cas de figure, votre médecin (médecins traitant, généralistes, gynécologues, rhumatologues, hématologues, oncologues, ..) peut préconiser une supplémentation en calcium, en vitamine D, ou instaurer un traitement par antirésorbeurs osseux visant à lutter contre la résorption prématurée de l’os et à renforcer le squelette : ce sont les Bisphosphonates donnés par la bouche ou par voie veineuse (Aclasta*, Actonel*, Adrovance*, Aredia*, Bonviva*, Clastoban*, Fosamax*, Fosavance*, Lytos*, Skélid*, Zometa*,..) ou les analogues antiRank-RankL Denosumab (Xgeva*, Prolia*).

Si ces médicaments (Bisphosphonates, anti Rank-RankL,..) ont la propriété de renforcer l’os du squelette, ils peuvent avoir des conséquences sur la muqueuse de la bouche et sur l’os des mâchoires. En effet, ils altèrent les défenses et la cicatrisation de la muqueuse et de l’os des mâchoires. D’où l’apparition possible, de façon spontanée ou provoquée (à la suite d’un geste osseux ou d’une avulsion dentaire) d’une ulcération muqueuse ou d’un souffrance osseuse : retard cicatriciel, infarctus osseux, mortification de l’os, infection de l’os, nécroses et séquestres de l’os des mâchoires.

Avant, pendant et après une exposition par un de ces médicaments, il est essentiel de rester extrêmement vigilant au niveau des dents et des mâchoires. Il faut se faire prendre en charge par un praticien qualifié dans ce domaine de façon à prévenir le risque d’effets secondaires.

Avant la mise en route d’un traitement antirésorbeur osseux
Il est actuellement recommandé de faire réaliser un bilan buccodentaire et osseux des mâchoires (examen et radiographie), avant le début du traitement, de façon à enlever les dents infectées, les kystes et lésions des mâchoires, vérifier la qualité de la ou des prothèses avant que la muqueuse et l’os ne soient altérés par ces traitements antirésorbeurs. Une vigilance particulière sera faite au niveau des implants dentaires.

Pendant un traitement antirésorbeur osseux
De façon systématique, il est recommandé de se faire suivre régulièrement (1 fois tous les 6 mois) par un professionnel de la cavité buccale et de l’os des mâchoires connaissant ces médicaments et leurs effets indésirables (stomatologue, chirurgien maxillofacial). Il doit être capable :
- de savoir enlever une dent dans ce contexte particulier,
- de respecter les précautions d’usage en cas de geste sur la muqueuse, le périoste et/ou l’os,
- de détecter le début d’une complication
- de prendre en charge cette complication.
En cas de survenue d’un problème de gencive, de muqueuse, de dent ou d’os durant le traitement par antirésorbeur, le patient devra consulter au plus vite ce même praticien compétent. La même vigilance s’impose au niveau des implants dentaires.

Après l’arrêt du traitement antirésorbeur
Les Bisphosphonates ont la particularité de rester dans l’os du squelette et des mâchoires plus de 14 ans. Les effets indésirables peuvent survenir bien après l’arrêt de ces médicaments : une particulière vigilance s’impose.

Il est donc essentiel que le patient soit vigilant, respecte ces consignes et informe tout professionnel de santé qui peut « toucher à l’os » (dentiste, stomatologue, chirurgien oral, chirurgien maxillofacial, chirurgien ORL, neurochirurgien, chirurgien orthopédiste) de la prise future, en cours ou passée de ce médicament.
De façon optimale, le patient portera sur lui une carte mentionnant le nom du prescripteur, le nom du médicament, la dose reçue et la durée du traitement. Il y mentionnera aussi la fréquence des contrôles des mâchoires.


CES INFORMATIONS SUCCINTES NE PEUVENT EN AUCUN CAS SE SUBSTITUER À UNE CONSULTATION MÉDICALE ET CHIRURGICALE SPÉCIALISÉE.

DE LA MEME MANIÈRE, LES DONNÉES DE CE SITE INTERNET SONT INSUFFISANTES POUR ÉTABLIR UN DIAGNOSTIC ET ENVISAGER UN TRAITEMENT.

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